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MalgrĂ© la guerre en Ukraine, des entreprises amĂ©ricaines continuent de mener des affaires en Russie, versant plus d’un milliard de dollars en impĂ´ts Ă Moscou en 2023. Cette situation soulève des questions sur l’Ă©thique et les implications gĂ©opolitiques de ces opĂ©rations, tout en faisant fi des pressions internationales en faveur d’un retrait Ă©conomique. Dans ce contexte complexe, les entreprises amĂ©ricaines se retrouvent sous le feu des critiques, non seulement pour leur contribution financière Ă l’Ă©conomie russe, mais aussi pour l’impact de ces dĂ©cisions sur le conflit en cours.
En 2023, des sociĂ©tĂ©s amĂ©ricaines ont contribuĂ© Ă hauteur de 1,2 milliard de dollars en impĂ´ts sur les bĂ©nĂ©fices en Russie, selon des donnĂ©es de la B4Ukraine et de l’Institut de l’Ă©conomie de Kyiv. Cette somme place les États-Unis au premier rang des contributeurs Ă©trangers aux impĂ´ts sur les bĂ©nĂ©fices en Russie. Ce grand apport financier, considĂ©rĂ© comme « honteux » par un ancien diplomate amĂ©ricain, soulève des interrogations sur la morale de continuer des affaires sur ce territoire en pleine guerre.
Une opposition internationale au conflit
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en fĂ©vrier 2022, nombreuses sont les entreprises occidentales Ă avoir quittĂ© le pays, affirmant leur opposition morale Ă travers des sorties Ă©conomiques significatives visant Ă mettre la pression financière sur le rĂ©gime russe. Cependant, tous n’ont pas suivi cette ligne de conduite, ce qui aboutit Ă une prĂ©sence persistante de 123 grandes entreprises amĂ©ricaines en Russie d’après le Chief Executive Leadership Institute de Yale, chiffre qui grimpe Ă 328 en incluant les sociĂ©tĂ©s de taille moyenne et petite selon l’institut KSE.
Les géants économiques épinglés
Parmi les sociĂ©tĂ©s ayant versĂ© le plus d’impĂ´ts Ă la Russie, Philip Morris International arrive en tĂŞte avec 220 millions de dollars, suivi par PepsiCo avec 135 millions. D’autres acteurs notables incluent Mars, Procter & Gamble, et Citigroup. Philip Morris a annoncĂ© rĂ©duire ses investissements en Russie Ă la suite du conflit, mais son refus de vendre sous les termes imposĂ©s par le Kremlin montre les divergences entre dĂ©cisions financières et morales.
Un soutien involontaire Ă la guerre
Pour beaucoup, la prĂ©sence Ă©conomique des États-Unis en Russie joue involontairement un rĂ´le de soutien Ă l’Ă©conomie russe, permettant potentiellement Ă Moscou de financer des activitĂ©s militaires malgrĂ© les sanctions internationales. Le soutien indirect fourni par ces paiements d’impĂ´ts pourrait compromettre l’effort global en faveur de l’Ukraine, d’autant plus que des contributions humanitaires Ă ce pays se retrouvent Ă©clipsĂ©es par l’ampleur des impĂ´ts versĂ©s Ă la Russie.
La réalité des affaires en temps de conflit
Selon Dani Belo, un professeur assistant en relations internationales, cette dualitĂ© entre confrontation militaire et Ă©changes Ă©conomiques n’est pas rare dans l’histoire des relations internationales. Bien que cela semble paradoxal, dans une Ă©conomie mondialisĂ©e et interdĂ©pendante, la persistance de transactions commerciales mĂŞme en temps de conflit n’est pas un phĂ©nomène surprenant.
Conséquences et perspectives futures
L’un des dĂ©fis majeurs pour ces entreprises reste de trouver un Ă©quilibre entre leurs obligations Ă©conomiques et leur responsabilitĂ© sociale. Les coĂ»ts croissants pour quitter la Russie, notamment avec la taxe de sortie de 15 % imposĂ©e par Moscou, ajoutent une complexitĂ© supplĂ©mentaire. Ă€ partir de 2025, le taux d’imposition sur les bĂ©nĂ©fices en Russie augmentera de 20 % Ă 25 %, posant encore plus de dĂ©fis aux entreprises souhaitant couper leurs liens avec la Russie.