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Shein, aujourd’hui un mastodonte de la mode rapide, tire sa croissance exponentielle de milliers d’usines en Chine. Alors que beaucoup d’entre elles sont situĂ©es dans le quartier de Panyu, aussi appelĂ© le « village Shein », les conditions de travail des ouvriers soulèvent de nombreux dĂ©bats. Ce reportage explorera les rĂ©alitĂ©s derrière les prix attractifs de Shein, l’organisation de sa chaĂ®ne d’approvisionnement, et les dĂ©fis Ă©thiques auxquels elle doit faire face.
Introduction au « village Shein »
Le bourdonnement incessant des machines à coudre est omniprésent dans certaines parties de Guangzhou, une ville portuaire prospère du sud de la Chine. Ce bruit constant provient du quartier de Panyu, surnommé le « village Shein », lieu névralgique où sont fabriqués des milliers de vêtements chaque jour, destinés à remplir les garde-robes de consommateurs dans plus de 150 pays.
Shein : un empire de la fast fashion
Avec des robes à 10 £ et des pulls à 6 £, les prix compétitifs de Shein sont un moteur clé de son succès. Ce modèle économique repose sur la production de masse et des remises importantes, stimulées par environ 5 000 usines situées dans le « village Shein ». Ces usines, majoritairement des fournisseurs de Shein, doivent jongler entre des cadences élevées et des coûts réduits pour survivre.
Conditions de travail : entre illégalités et résistances
Les ouvriers de ces usines, souvent confrontés à des heures de travail excessives, opèrent dans des infrastructures où ils sont payés à la pièce. Un t-shirt basique peut leur rapporter à peine un dollar. Selon les lois du travail chinoises, une semaine de travail ne devrait pas dépasser 44 heures, mais la réalité dépasse souvent cette limite, avec des semaines de 75 heures courantes.
Les controverses autour de Shein
Bien que son succès soit indĂ©niable, Shein ne peut se dĂ©faire des polĂ©miques qui l’entourent. Les dĂ©monstrations d’opacitĂ© financière, couplĂ©es Ă des accusations de travail forcĂ© dans certaines chaĂ®nes d’approvisionnement, ont amenĂ© de nombreuses associations Ă dĂ©noncer les pratiques de l’entreprise. Les appels pour une transparence accrue se multiplient, en particulier concernant l’origine des matières premières.
Une chaĂ®ne d’approvisionnement stratĂ©gique
La puissance de Shein rĂ©side aussi dans sa capacitĂ© Ă gĂ©rer sa chaĂ®ne d’approvisionnement de façon optimisĂ©e. Se distinguant par l’utilisation d’algorithmes pour anticiper la demande client, Shein peut orchestrer des productions rapides et variĂ©es. Ce savoir-faire est renforcĂ© par l’accès Ă une infrastructure chinoise complète, avec des matières premières, des machines et de la main-d’Ĺ“uvre Ă proximitĂ© immĂ©diate.
Impact et perceptions locales
MalgrĂ© les longues heures de travail, certains ouvriers et entrepreneurs locaux voient en Shein un levier Ă©conomique incontournable. La marque est un point central de la stratĂ©gie de dĂ©veloppement Ă©conomique de certains districts chinois, offrant une rĂ©gularitĂ© dans les paiements et une garantie de charges de travail continues, ce qui peut faire dĂ©faut dans d’autres secteurs.
Conclusion partielle
Sans apporter de conclusion au dĂ©bat sur l’Ă©thique de Shein, il est crucial de reconnaĂ®tre les dynamiques complexes de la production textile chinoise associĂ©e Ă un gĂ©ant comme Shein. Dans un monde oĂą la demande pour la mode Ă bas prix ne montre aucun signe de ralentissement, Shein continue de s’imposer comme un acteur majeur, pour le meilleur et pour le pire.